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Libération

A l'université de Moscou, la fronde des étudiants inquiète le pouvoir

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Corruption des professeurs et propagande réactionnaire sont mises en cause.
publié le 5 avril 2007 à 7h03

Moscou de notre correspondante

C'est un «Mai 68 russe» qui se prépare, ou une «révolution orange» sur le modèle de celle qui avait balayé le pouvoir en Ukraine l'hiver 2004, suppute déjà la presse russe. Depuis février, un groupe d'étudiants de la faculté de sociologie de l'université d'Etat de Moscou (MGU) ose défier son doyen, à coups de tracts et de pétitions internationales, dénonçant la «propagande réactionnaire et ultranationaliste» en vigueur à l'université.

«Le niveau de notre faculté est tombé pratiquement à zéro, résume Oleg Jouravliov, étudiant en troisième année et porte-parole de la sédition. Tous les professeurs un peu ambitieux ont été renvoyés ou ont démissionné ces dernières années. Aucun intervenant extérieur n'est invité. Un professeur censé nous faire un séminaire sur l'analyse de contenu, nous a avoué : "Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais je vais bien imaginer quelque chose". Et en anthropologie, un professeur nous a demandé : "Qui est Lévi-Strauss ?"»

Petit interrogatoire. Grâce à Internet, où ils ont créé leur site (1), les rebelles se sont assuré le soutien de quelques grands universitaires étrangers, comme Michel Wieviorka, président de l'association internationale de sociologie, ou Irène Sokologorsky et Claude Frioux, bons connaisseurs de la Russie. Devant l'esclandre, le recteur de l'université et aussi la Chambre civique, créée par le Kremlin pour occuper le terrain de la société civile, ont promis d'examiner les problèmes s