Moscou de notre correspondante
Depuis cinq jours, policiers, étudiants, professeurs, médecins et anciens combattants de Tchétchénie ont été priés de troquer armes, stylos ou stéthoscopes pour des balais et pots de peinture : il fallait une République nettoyée et repeinte à neuf pour l'intronisation, hier, du nouveau président de la République désigné par Moscou, le jeune Ramzan Kadyrov, âgé de tout juste 30 ans. Toutes les forces de la petite république du Caucase de moins d'un million d'habitants avaient été mobilisées pour des festivités qui se voulaient grandioses. Onze charters ont atterri à l'aéroport de Grozny, tout récemment reconstruit, avec des centaines d'invités et de journalistes venus de Moscou. De grandes vedettes internationales étaient aussi annoncées, mais la Française Patricia Kaas a toutefois préféré décliner l'invitation. Hormis les stars habituelles de la pop russe, comme Nikolaï Baskov et Kristina Orbakaïte, qui apprécient les gros cachets versés par le jeune dirigeant tchétchène, peu de personnalités ont finalement pris la peine de faire le déplacement.
Ruines.«Les droits de l'homme et les libertés seront une de nos tâches les plus importantes, j'y travaillerai quotidiennement», a promis hier Ramzan Kadyrov qui, après avoir dirigé les milices qui ont semé la terreur ces dernières années dans le pays, se veut aujourd'hui grand pacificateur et reconstructeur de la République. De fait, sous son égide depuis deux ans, la Tchétchénie est enfin en p