Addis-Abeba de notre correspondante
Derrière le silence apparent, cette interrogation, de plus en plus insistante : quand les troupes éthiopiennes quitteront-elles la Somalie ? A Addis-Abeba, les derniers combats à Mogadiscio et leur lot de morts ont choqué. La semaine dernière, l'armée éthiopienne a lancé une offensive contre les insurgés dans la capitale somalienne. Les affrontements ont fait des dizaines, voire des centaines, de victimes civiles et, selon des témoins, une dizaine de soldats éthiopiens ont été tués. «D'accord pour l'intervention, à condition d'utiliser des moyens pacifiques, souligne un habitant. Sinon les Somaliens vont se retourner contre nous.»
Méfiance. En dépit des déclarations officielles rassurantes, la peur de l'enlisement grandit. «Ça aurait été une bonne opération si nous avions aidé le gouvernement somalien et que nous nous étions retirés aussitôt, estime une habitante de la capitale éthiopienne, en évoquant la victoire éclair de fin décembre contre les Tribunaux islamiques. Mais le gouvernement est en train de commettre la même erreur que les Américains à Mogadiscio dans les années 90 ou aujourd'hui en Irak.» Pour certains, l'opération est en train de tourner à l'invasion, sous l'influence des Etats-Unis, dont l'Ethiopie est l'alliée principale dans la corne de l'Afrique.
L'appel des Tribunaux islamiques somaliens au jihad contre l'Ethiopie ou leur volonté affichée de réunir dans le même Etat toutes les populations d'or