Berlin de notre correspondante
Christina ne s'attendait pas à une vie pareille lorsque son mari lui a annoncé sa mutation aux environs de Cologne. Le couple, jusqu'alors à l'étroit avec deux enfants dans leur appartement berlinois, rêve d'espace et se penche sur les plans de leur future maison à la campagne. Ce n'est qu'au moment d'inscrire ses filles au jardin d'enfants pour poursuivre ses études que Christina découvre ce qui l'attend : à Olpe, comme presque partout dans l'ouest de l'Allemagne, les enfants en bas âge sont censés passer le plus clair de leur temps près de leur mère. La Rhénanie du Nord, le plus vaste Land du pays, ne compte que 21 places de crèche pour 1 000 enfants de moins de 3 ans (contre 358 à Berlin) et figure en queue du classement national en la matière. «La directrice m'a regardée de travers, se souvient Christina. Elle m'a bien précisé que les places étaient en priorité pour les mères seules. Mais là où je suis tombée de haut, c'est lorsqu'elle m'a annoncé les horaires d'ouverture : de 9 heures à midi, et de 15 à 16 heures, précisant : "Si vous ne pouvez pas faire autrement que de la ramener l'après-midi."» Christina a dû abandonner ses études...
Incompréhension. En Allemagne, des millions de femmes partagent le destin de Christina, obligées de choisir entre travail et famille, montrées du doigt lorsque, comme Karin, elles tentent de concilier les deux. Juriste à Mayence, Karin n'a jamais vraiment cessé de travailler, même après la naiss