Menu
Libération

Au Pakistan, la Mosquée rouge fait la police des moeurs

Article réservé aux abonnés
publié le 11 avril 2007 à 7h09

Islamabad de notre correspondante

Pour être apparue sur une photo en train de serrer dans ses bras un parachutiste français, la ministre pakistanaise du Tourisme Nilofar Bakhtiar a été condamnée par une fatwa. L'image, prise lors de son récent voyage à Paris où elle s'était essayée au saut en parachute, a scandalisé les dirigeants de la Mosquée rouge d'Islamabad. Abdul Aziz et son frère Abdul Rachid Ghazi ont demandé lundi que la ministre soit punie et renvoyée pour cette photo «obscène»...

Ce n'est qu'une provocation de plus des deux religieux qui, depuis plusieurs semaines, défient ouvertement le gouvernement pakistanais. Vendredi dernier, ils avaient organisé un gigantesque autodafé de CD, cassettes et magnétoscopes, objets «non islamiques». Ils ont également annoncé la mise en place d'une «cour de la charia» dans la Mosquée rouge pour juger des pratiques immorales. Les deux maulanas (dirigeants musulmans) ont enfin menacé d'attentats- suicides dans la capitale si les forces de l'ordre attaquaient leurs locaux.

Opportunisme. Cette surenchère est d'autant plus préoccupante que le gouvernement semble incapable de répondre aux menaces. Peut-être par crainte de se mettre à dos les partis religieux, que le général Moucharraf, politiquement fragile, sait devoir ménager. «Le pouvoir joue un jeu dangereux, l'alliance politique de l'armée avec le clergé est en train de déraper, assure un opposant. Les menaces de la Mosquée rouge ne devraient pas