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« Pour un soldat géorgien, l’Irak c’est le top»

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La Georgie vient de renforcer sa présence militaire en Irak • Une mission qui est souvent vécue comme une opportunité pour des soldats qui y voient l'occasion d'acquérir de l'expérience et d'augmenter leur salaire •
par Emmanuel Guillemain d’Echon
publié le 11 avril 2007 à 7h00

Cinq cent cinquante soldats géorgiens sont partis vers Bagdad dimanche, et d’ici la fin de l’année, ils seront deux mille. Alors que la Slovaquie et l’Italie viennent de retirer leurs soldats d’Irak, et que la Pologne, la Corée du Sud et le Royaume-Uni prévoient d’y réduire ou d’y supprimer leur présence militaire en 2007, la Géorgie fait figure de soutien moral providentiel pour les Etats-Unis. Le 9 mars, le président Mikhéïl Saakachvili annonçait ainsi l’envoi supplémentaire de 1200 soldats, ce qui ferait du contingent géorgien la troisième force de la coalition, pour un pays qui compte à peine plus de 4 millions d’habitants.

Mais, pour les soldats georgiens, l'Irak c'est plus une opportunité qu'autre chose.Tous contractuels et volontaires, en majorité déployés dans la « zone verte » de Bagdad, la mieux protégée d'Irak, ils y voient l'occasion d'acquérir de l'expérience et d'augmenter leur salaire. Témoignages de plusieurs d'entre eux.

Estate Djaparidze, en mission à Bakouba (zone rouge), 60 km au nord de Bagdad, de novembre 2004 à juin 2005

«Ils ne nous tiraient pas dessus»

« Pour un soldat géorgien, l’Irak c’était le top, les conditions matérielles étaient parfaites, c’était le paradis. Pour les Américains, c’étaient différent, ils étaient déprimés, car en comparaison des Etats-Unis la vie était dure. Nous avions des meilleures relations qu’eux avec les Irakiens. A la cantine, on prenait toujours des bonbons, de l’eau en plus, pour les partager avec les enfants. C’était pas pour marchander avec eux, ou leur dire de ne pas nous tuer. C’est juste que j’ai une nièce ici et quand je leur donnais un bonbon, quand je jouais avec eux, je m’imaginais ma nièce, loin en Géorgie. C’était naturel. C’est peut-être pour ça que quand les parents voyaient qu’on était très aimables avec les enfants, ils ne nous tiraient pas dessus. Après les Américains ont constaté qu’il n’y avait pas de morts chez nous. Et ils ont fait la même chose, mais à l’américaine. Au lieu de mettre des bonbons dans leur poche, ils préparaient des boîtes avec de l’eau et des friandises, et les distribuaient dans les villages en disant