La situation s'envenime entre Khartoum et N'Djamena. Le Tchad a admis en effet hier que ses soldats avaient affronté mardi l'armée soudanaise. Tout en niant une attaque délibérée, il affirmait avoir exercé un droit de poursuite contre des rebelles tchadiens, dont il a accusé les troupes de Khartoum «d'assurer les arrières».
La présidence tchadienne avait initialement démenti que ses troupes aient franchi la frontière, après que l'armée soudanaise eut affirmé avoir repoussé une attaque tchadienne en territoire soudanais ayant fait 17 morts dans ses rangs. Lundi matin, des combats avaient opposé l'armée tchadienne à des rebelles de la Concorde nationale (CNT) à Amdjérima, dans l'est du Tchad, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise.
«La situation est très grave», selon le gouvernement tchadien qui a appelé la communauté internationale à une «action conséquente [...] pour contraindre le Soudan à renoncer à ses visées déstabilisatrices sur le Tchad». Par ailleurs, l'ONU a estimé hier qu'entre 200 et 400 personnes seraient mortes dans l'attaque lancée le 31 mars contre deux villages du sud-est du Tchad, attribuée aux milices soudanaises des jenjawids. Les relations entre les deux voisins, qui ont signé ces derniers mois plusieurs accords de paix restés lettre morte et qui continuent de s'accuser mutuellement de soutien à des rébellions hostiles à leurs régimes respectifs, sont extrêmement tendues.
Malgré les efforts de la diplomatie internationa