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Libération

Le Maghreb dans le cyclone jihadiste

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Alger cherche-t-il à accréditer l'idée qu'un groupe menace la région?
publié le 12 avril 2007 à 7h11

Des kamikazes, inspirés directement ou pas par Al-Qaeda, ont-ils une stratégie visant à embraser le Maghreb, et la fameuse «zone grise» du Sahel, plus au sud ? La multiplication d'attentats ­ «réussis» en Algérie, ou manqués, mais sanglants, en Tunisie et au Maroc ­ dans lesquels le GSPC algérien est mis en cause le laisse supposer. D'autant que ce groupe a proclamé en septembre son ralliement à Al-Qaeda en se rebaptisant branche armée d'«Al-Qaeda au Maghreb islamique». La revendication par cette organisation des attentats en Algérie et les «contacts» entre les jihadistes du Maghreb régulièrement exhibés par les services de sécurité ont fait le reste. La coïncidence des opérations de mardi à Casablanca et d'hier à Alger a encore renforcé cette hypothèse. Les choses sont pourtant plus complexes.

Comment expliquer l'activisme du GSPC ?

Sa première action spectaculaire fut d'enlever 32 touristes occidentaux dans le Sahara algérien en 2002. A l'origine, ce groupe était constitué d'ex-militaires algériens (des parachutistes) qui ciblaient exclusivement l'Etat et ses forces de sécurité, jamais les civils. C'est seulement après le 11 septembre 2001 que le GSPC est soudain sorti de son mutisme pour multiplier les allégeances à Al-Qaeda. Des textes difficiles à authentifier en raison de l'opacité qui caractérise la mouvance armée islamiste algérienne et des infiltrations de celle-ci par les services secrets algériens. En outre, il n'est pas facile de comprendre comment le «terrorism