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Libération
Interview

«Peut-être un mélange d'incurie, voire de laisser-faire délibéré»

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publié le 12 avril 2007 à 7h11

Spécialiste du terrorisme, notamment la mouvance jihadiste, Jean-François Daguzan, maître de recherches à la Fondation de la recherche stratégique, est notamment l'auteur de Terrorisme (s), abrégé d'une violence qui dure (éditions du CNRS).

Quel groupe a commis ces attentats ?

On pense évidemment au GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), qui a établi une forme de monopole sur le terrorisme islamiste algérien après la reddition de l'Armée islamiste du salut en 1997, puis de la disparition des groupes islamiques armés. Il s'agit désormais de la seule force structurée de la mouvance jihadiste face à l'Etat algérien. Le groupe a fait acte d'allégeance à Al-Qaeda, et Ayman al-Zawahiri [le bras droit de Ben Laden, ndlr] a reconnu publiquement cette vassalité. Le GSPC a depuis pris le nom d'«Al-Qaeda au Maghreb islamique», et ses actions acquièrent ainsi une résonance internationale.

La revendication d'Al-Qaeda vous semble-t-elle crédible ?

Cela est dans la logique d'un «terrorisme franchisé» qui est la grande force d'Al-Qaeda : des groupes locaux s'occupent de la préparation et de la mise en oeuvre des attentats, mais sur des cibles et des mots d'ordre décidés par l'organisation. Ce groupe du GSPC qui, auparavant, se limitait surtout à des proclamations belliqueuses menaçant la France et l'Europe, montre depuis un an et demi de réelles capacités d'action sur le territoire algérien. Ces attentats ont en effet été précédés d'autres opérations dont l'atta