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Libération

Le gouverneur de Tokyo réélu

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Le révisionniste Ishihara est reconduit alors que sa gestion est contestée.
publié le 13 avril 2007 à 7h12

Tokyo de notre correspondant

L'ancien romancier à succès et populiste de droite, Shintaro Ishihara, a été réélu, dimanche, à 74 ans, au poste de gouverneur de Tokyo, laminant ses treize rivaux. Ces derniers mois, il était pourtant très critiqué pour sa gestion incertaine et pour l'utilisation de fonds de la ville à des fins personnelles.

Coauteur en 1989, avec l'ex-PDG de Sony, du brûlot No To Ieru Nihon («le Japon qui peut dire non»), qui avait fait scandale aux Etats-Unis, on le surnomme «Monsieur Non». Il dit en effet non à presque tout : au traité de sécurité nippo-américain, aux immigrés, aux enseignants de gauche, au féminisme, à la langue française (selon lui «inutile car inapte au calcul mathématique») ou aux droits des Coréens du Japon. Les Coréens d'ailleurs ? Ce sont des «gens du tiers-monde», a-t-il estimé un jour. Les Etats-Unis ? «Un pays de bigots». Ses diatribes antichinoises sont les plus virulentes. Dans un entretien à l'AFP resté fameux, il avait accusé les Chinois de «barboter» la technologie japonaise. «Les Japonais leur ont offert des tas de choses. On ne peut quand même pas laisser les Chinois sucrer notre software à l'oeil», avait-il dit, ajoutant qu'«il est [aussi] temps de dire non à la Chine». Révisionniste convaincu, Ishihara nie la réalité du massacre de Nankin, commis en 1937 par les troupes du Japon (150 000 à 300 000 victimes selon les diverses sources).

En fait, à la façon d'un Le Pen, son exploit