Tokyo de notre correspondant
Un Premier ministre chinois en tenue de joueur de base-ball, agile dans le lancé de balle et pouffant de rire, acclamé par une foule exaltée de jeunes filles et garçons nippons dans un stade en délire. Ce n'est pas le script fictif d'un manga débridé. Cela s'est passé vendredi, au Japon, peu avant la fin de la visite de trois jours entamée mercredi à Tokyo par le Premier ministre chinois, Wen Jiabao la première au Japon d'un dirigeant chinois depuis 2000... Après sept ans d'une brouille glaciale alimentée par les visites répétées de l'ex-Premier ministre japonais Junichiro Koizumi au sanctuaire patriotique de Yasukuni à Tokyo (lequel honore parmi les «morts pour la patrie» quatorze criminels de guerre nippons dans son mémorial), Chinois et Japonais ne pouvaient espérer de symbole plus fort pour marquer le net réchauffement de leurs liens. Depuis qu'en octobre 2006, à peine nommé, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, était parti à Pékin «faire fondre la glace» comme l'a rappelé hier son homologue chinois. La visite à Tokyo de Wen Jiabao devait du coup marquer, selon ses propres mots, un «dégel» entre les deux géants asiatiques.
Esquive. Avant de reprendre l'avion pour Pékin, Wen Jiabao a qualifié sa visite de «succès» : «La Chine et le Japon sont parvenus à un large consensus sur l'établissement d'une relation stratégique bénéfique aux deux parties.» Ajoutant même que selon lui, «les peuples chinois et japonais sont le