Menu
Libération

Le police de Londres fait une razzia sur les rastas

Article réservé aux abonnés
Leur temple au sud de la ville était devenu un repaire de drogues dures.
publié le 14 avril 2007 à 7h14

Londres de notre correspondante

«Ils sont arrivés par l'arrière du bâtiment avec des grenades aveuglantes, nous ont plaqués au sol en brandissant leurs mitraillettes. Ils étaient une centaine. Nous étions vingt-trois.» A la frontière des cordons de sécurité qui ceinturent le plus grand temple rasta britannique, dans le sud de Londres, Joseph Cotton raconte la descente des forces de l'ordre, jeudi, à l'aube.

Bob Marley. Le chanteur de reggae a la cinquantaine paisible, un chapeau brun sur le front, une barbe naissante au menton. Du bout de ses doigts serrés sur le mégot d'un joint, il désigne la fenêtre de sa chambre où s'agitent deux policiers. A côté d'elle, une vingtaine d'autres turnes, deux cantines, une salle de prière et un studio musical occupent ce pâté de maisons victoriennes délabrées. Mais, dans le coeur des rastas d'ici et d'ailleurs, le lieu est historique. Car le temple de Saint Agnes a accueilli en son temps Bob Marley lors de ses visites londoniennes. Et sur ce bout de territoire squatté depuis trente ans par la communauté, la police fermait jusqu'ici les yeux sur les nuages de cannabis émanant des fenêtres.

Mais aujourd'hui les choses ont changé. Car, assurent les forces de l'ordre, les petits deals ont laissé place à un trafic de drogues dures de grande ampleur. Interrogé par le quotidien britannique The Guardian, le superintendant en chef Martin Bridger affirmait jeudi qu'il n'avait «jamais vu un tel niveau de commerce de drogues en trente a