Manifestations presque quotidiennes, cordon policier autour du Parlement, députés destitués... et même une bombinette lacrymogène lancée en pleine session parlementaire, mercredi. Malgré ou à cause de la récente élection du président de gauche, Rafael Correa, l'Equateur s'enfonce dans la crise politique. Le référendum de dimanche calmera-t-il les esprits ? Organisé par le nouveau Président, il devra décider de la convocation ou non d'une assemblée constituante qui aura «les pleins pouvoirs», selon Correa, notamment celui de dissoudre la Chambre des députés. Et de rédiger une nouvelle constitution, pour renforcer le pouvoir présidentiel face à des députés et des partis politiques accusés d'être à l'origine des maux qui plombent ce petit pays d'Amérique du Sud.
Corruption, pauvreté et instabilité chronique depuis la fin des années 90 : les trois derniers Présidents élus n'ont pu terminer leur mandat, destitués par les députés ou renversés par un putsch... La crise économique a conduit notamment les habitants à choisir l'immigration, vers les Etats-Unis ou l'Espagne : plus de 10 % des 13 millions d'Equatoriens vivent aujourd'hui à l'étranger. «L'Etat s'est effondré : il nous faut donc un changement radical, et le seul moyen d'y arriver c'est une nouvelle constitution», explique le vice-président Lenin Moreno. Elu le 26 novembre, investi le 15 janvier, Correa, qui se réclame d'un «socialisme du XXIe siècle» aux contours encore flous du président