Pour la première fois depuis l'explosion accidentelle du 11 mars à Casablanca, les deux kamikazes marocains qui se sont fait exploser samedi au centre de la capitale économique du royaume ont choisi leurs cibles : le consulat général des Etats-Unis et une école privée américaine de langues située à 150 mètres. C'est en entendant la première explosion que le deuxième kamikaze se serait mis à courir pour se faire sauter devant l'American Language Center. Ce double attentat n'a fait qu'un blessé, car le boulevard Moulay-Youssef est vide le samedi, alors que les demandeurs de visas s'y agglutinent pendant la semaine.
Cerveaux. Hier, les habitants de ce quartier chic restaient sous le choc, en dépit des succès de la police qui aurait arrêté jeudi soir deux hommes présentés comme les cerveaux du 11 mars. Quatre kamikazes au moins circuleraient toujours à Casablanca, sur la douzaine recherchée après cet attentat avorté. Ces arrestations auraient permis de «remonter» des réseaux et de découvrir des caches d'armes.
Hier, la rue Beni-Mguild, à Derb Soltane, où habitaient Mohamed et Omar Maha, les deux frères kamikazes âgés de 32 et 20 ans, était sous surveillance policière. Comme souvent, les portraits esquissés par leurs connaissances et voisins évoquent des hommes «calmes, bien élevés, qui ne traînaient jamais dans la rue».
Ils ne venaient certes pas de Sidi Moumen, le bidonville d'où étaient originaires les kamikazes responsables des attentats sanglants de mai 2003 à Casablanc