Moscou de notre correspondante
«Regardez à quoi ressemble un Etat policier, regardez !» Samedi, à Moscou, puis hier, à Saint-Pétersbourg, les manifestants anti-Poutine n'étaient que quelques milliers, mais ils ont suffi à faire une démonstration très impressionnante du caractère policier du régime russe. «Regardez, on ne peut même plus exprimer librement son opinion en Russie», s'indignaient trois jeunes étudiants venus, ce samedi-là, manifester sur la place Pouchkine au centre de Moscou, armés d'un exemplaire de la constitution russe. «Article 31, lisaient-ils. Les citoyens ont le droit de se rassembler pacifiquement !»
Pas moins de 9 000 policiers et soldats, harnachés comme des tortues Ninja, ont bouclé le centre de Moscou, samedi midi, puis celui de Saint-Pétersbourg, hier, pour contenir des marches de l'opposition au centre des deux plus grandes villes russes. A Moscou, samedi midi, le McDonald's de la place Pouchkine n'était plus peuplé que de policiers se réchauffant après des heures de piétinement au centre-ville. Dans le métro, les policiers étaient postés par deux devant chaque pilier, comme si ceux-ci s'apprêtaient aussi à aller manifester contre Poutine... Ratissant la foule qui s'amassait, samedi, aux abords de la place Pouchkine, les policiers ont arrêté plusieurs centaines de personnes, attrapant surtout les jeunes garçons ou tous ceux qui osaient ouvrir la bouche pour scander «Liberté». Forte de son surnombre, la police a emba