La crise couvait depuis des mois et finalement le mouvement chiite radical de Moqtada al-Sadr a ordonné hier à ses six ministres de se retirer du gouvernement irakien dirigé par le Premier ministre, Nouri al-Maliki, lui aussi chiite.Les Irakiens «ont manifesté par millions pour réclamer un calendrier de retrait. Nous avons pris note du fait que la réponse du Premier ministre n'exprime pas le souhait du peuple irakien», a déclaré Nasser al-Roubaïe, chef de file du groupe parlementaire sadriste (32 députés), principal courant de la grande coalition chiite et première force du Parlement avec 130 sièges.
Rivalité. «En s'opposant ainsi ouvertement au gouvernement sur la question du retrait des troupes américaines, Moqtada al-Sadr vise à renforcer encore son leadership sur la rue chiite de plus en plus hostile à la présence américaine», analyse Hosham Daoud, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Irak. Les deux autres grandes forces politiques chiites, le Dawa du Premier ministre Nouri al-Maliki, le plus ancien des partis représentant cette communauté majoritaire en Irak (60 % de la population), et l'Asri (Assemblée suprême de la révolution islamique), sont plus des mouvements de notables et de classes moyennes. Leur rivalité est omniprésente aussi bien dans la capitale que dans les villes saintes de Najaf et Kerbela, ainsi que dans les grosses agglomérations du Sud. La lutte pour le pouvoir se règle aussi par milices interposées avec d'un côté «l'armée du Mahdi» regro