Washington de notre correspondant
José Padilla, 36 ans, est le premier, et le seul, «combattant ennemi» à être jugé devant une cour de justice civile. Il doit ce privilège au fait qu'il est citoyen américain. Son procès a commencé hier à Miami (Floride), avec la sélection de jurés «impartiaux». Une opération délicate, puisque Padilla a été désigné coupable par l'administration américaine dès son arrestation.
Converti à l'islam dans les années 90, il a vécu en Floride avant de séjourner en Egypte, puis en Afghanistan. Il a été arrêté en mai 2002 à l'aéroport de Chicago, alors qu'il revenait du Pakistan. Le ministre américain de la Justice de l'époque, John Ashcroft, a annoncé que le jeune homme était un «terroriste connu» qui projetait des attentats sur le sol américain, à l'aide d'une «bombe sale» (des explosifs conventionnels mélangés à des matériaux radioactifs). Le président George W. Bush a ordonné son transfert comme «combattant ennemi» dans une prison militaire de Caroline du Sud.
Pendant que la bataille faisait rage devant les tribunaux pour déterminer si le président avait le droit d'ordonner ainsi la détention illimitée et sans inculpation d'un citoyen américain, Padilla a passé trois ans et huit mois à l'isolement absolu, privé de la lumière du jour et souvent de sommeil, soumis à des températures extrêmes et interrogé sans relâche.
En novembre 2005, alors que la Cour suprême semblait sur le point de le faire libérer, le gouvernement