Tokyo de notre correspondant.
«Un attentat contre la démocratie» selon les journaux. «Un acte criminel impardonnable», a réagi Shinzo Abe, le Premier ministre japonais. L'assassinat, mardi, du maire de Nagasaki, Itcho Ito (de son vrai nom Kazunaga Ito), 61 ans, suscite une vive émotion au Japon. Et de la colère. Son meurtrier, Tetsuya Shiroo, 59 ans, maîtrisé et arrêté sur les lieux du crime, est en effet un yakusa, un mafieux, numéro 2 d'un gang du Yamaguchi-gumi, premier syndicat du crime nippon.
Forte de 39 000 hommes (parmi les quelque 92 000 yakusas recensés), cette organisation criminelle a encore pignon sur rue, malgré l'adoption en 1992 de la «loi antigang». Ses milliers d'organisations parallèles et entreprises légales forment un cartel géré comme un empire industriel tirant ses revenus de magouilles immobilières, de rackets d'entreprises, de l'exploitation des industries du jeu, du sexe ou de la gestion de sociétés de crédit... Quiconque gêne son développement met sa vie en péril.
Pacifiste. Itcho Ito, lui, avait décidé de résister à l'emprise de la pègre. Le maire de Nagasaki était un homme très apprécié. Né deux semaines après l'explosion atomique à Nagasaki, le 9 août 1945, il était devenu un ardent pacifiste militant pour l'abolition des armes nucléaires. Hier, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, a rendu hommage à cet «homme de paix».
Le Japon renouvelant ce dimanche ses conseils municipaux, Itcho Ito briguait un quatrième manda