Moscou de notre correspondante
L'ancien champion du monde des échecs Garry Kasparov a passé quatre heures vendredi au FSB, le service fédéral de sécurité russe (service secret, ex-KGB), qui l'avait convoqué pour s'expliquer sur les «marches du mécontentement» organisées le week-end dernier à Moscou et Saint-Pétersbourg. Le FSB soupçonne Kasparov d'«extrémisme» après ses appels à manifester dans la rue contre le régime de Poutine, a fait savoir l'entourage du champion d'échecs, soulignant que l'interrogatoire s'est déroulé dans des «formes correctes».
Après la répression à la matraque des deux marches du week-end dernier, le pouvoir russe a continué cette semaine à accroître sa pression sur l'opposition en déclarant «extrémiste» le Parti national-bolchévique de l'écrivain Edouard Limonov, qui fournit d'importants bataillons d'activistes à l'Autre Russie, la nouvelle coalition anti-Poutine. En 2005, le parti «nat-bol» avait déjà été déclaré «illégal» et, depuis lors, les médias russes étaient priés de ne plus parler de lui. Cette nouvelle qualification d'«extrémiste» risque maintenant d'entraîner des «arrestations massives», redoute Edouard Limonov, qui n'en promet pas moins de continuer son combat contre «l'Etat fasciste» de Poutine.
Ubu. Le meilleur témoignage de cette répression à la Ubu reste pourtant un extrait des communications radio entre policiers, lors du rassemblement de Moscou samedi dernier, extrait diffusé par