Abuja de notre correspondante
Sans surprise. Le favori, Umaru Yar'Adua, candidat du parti au pouvoir, a emporté la présidentielle au Nigeria avec au moins deux tiers des voix. Il est arrivé très largement en tête, avec près de 25 millions des suffrages contre moins de 7 millions pour son grand opposant, Muhammadu Buhari. Atiku Abubakar, vice-président sortant et qualifié à la dernière minute pour participer à ces élections, est loin derrière, avec un peu plus de 2 millions de voix. Les deux principaux perdants ont aussitôt rejeté cette victoire. Ils appellent à la tenue de nouvelles élections sans fraudes.
«Marionnette». Umaru Yar'Adua, 56 ans, était un quasi-inconnu avant d'être choisi par le président Obasanjo pour lui succéder. Gouverneur de l'Etat de Katsina, à l'extrême nord du pays depuis sept ans, il n'avait jamais manifesté d'ambitions présidentielles. Ses détracteurs le disent d'ailleurs fade et effacé, et accusent Obasanjo de vouloir en faire sa «marionnette» pour continuer à tirer les ficelles du pouvoir. Mais s'il est peu connu, Umaru est issu d'une grande dynastie politique. Son père a été ministre dans le premier gouvernement d'après l'indépendance, en 1960. Et surtout son frère aîné, le général Shehu Musa Yar Adua, était le bras droit d'Olusegun Obasanjo lorsqu'il a dirigé le pays entre 1976 et 1979. Ancien professeur de chimie, il est l'un des rares gouverneurs à n'avoir jamais été cité dans des affaires de corruption.
Quasiment au moment où la commission