La guerre sans merci menée par l'armée éthiopienne à la rébellion islamiste somalienne dans les rues de Mogadiscio menace de s'étendre à toute la corne de l'Afrique. Le massacre de 74 personnes (65 Ethiopiens et 9 Chinois) sur un site pétrolier chinois dans l'Ogaden, une région éthiopienne frontalière peuplée de Somali, est le dernier développement en date de ce conflit.
A Mogadiscio même, c'est une véritable guerre qui fait rage depuis huit jours. La reprise des combats était prévisible après le premier round fin mars, qui avait déjà causé un millier de morts civils, selon Elman Peace and Human Rights Organisation, une ONG somalienne. Ces combats sont les plus violents depuis 1991, lorsque les chefs de guerre locaux se disputaient le pouvoir à l'arme lourde en plein Mogadiscio après la chute du dictateur Siyad Barré. Mais les protagonistes ne sont plus les mêmes : face à l'armée éthiopienne, «invitée» par le gouvernement fédéral de transition, impuissant à contrôler sa propre capitale, une coalition d'islamistes et de miliciens claniques opposés au pouvoir. Après la chute quasiment sans combats de Mogadiscio, fin décembre 2006, les combattants des tribunaux islamiques, qui avaient contrôlé la capitale pendant sept mois, n'ont pas mis longtemps à se réorganiser en petites cellules fortement armées et bien organisées. Les actes de guérilla visant les armées régulières somalienne comme éthiopienne se sont multipliés. Mi-mars, la rébellion est passée à la vitesse supérieure, s'e