Le président russe Vladimir Poutine a décrété jeudi un moratoire sur le traité de 1990 sur les Forces conventionnelles en Europe. Raison officiellement invoquée: les membres de l'Otan, qui en étaient signataires, ne l'ont pas ratifié et n'en respectent pas les clauses. Mais, comme le précise Poutine lui-même, cette décision est surtout liée au projet américain d'installer des éléments d'un bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque, une initiative dont Moscou estime qu'elle menace sa sécurité nationale.«(Les pays de l'Otan) construisent des bases militaires à nos frontières et, en outre, prévoient aussi de baser des éléments de systèmes de défense antimissile en Pologne et en République tchèque, a dit le président russe jeudi dans son discours annuel aux deux chambres du parlement sur l'état de la nation. Dans ce contexte, j'estime opportun de décréter un moratoire sur l'application de ce traité par la Russie - en tout cas jusqu'à ce que tous les pays l'aient ratifié et commencé à l'appliquer de façon stricte».
Cette décision montre à quel point les Etats-Unis devront déployer des trésors de conviction pour rassurer la Russie et leurs alliés de l'Otan sur la pertinence de leur projet de bouclier antimissile. Ce moratoire intervient en effet le jour où les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique se réunissent à Oslo pour débattre de ce dossier ainsi que de la situation en Afghanistan et au Kosovo, avant de rencontrer leur homologue
Poutine menace de geler un traité militaire européen
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par Liberation.fr
publié le 26 avril 2007 à 7h00
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