Menu
Libération

Au Mali, une présidentielle à la loyale, mais sans surprise

Article réservé aux abonnés
Amadou Toumani Touré pourrait être réélu dès le premier tour, qui s'est déroulé hier.
publié le 30 avril 2007 à 7h30

Le «soldat de la démocratie» va rempiler à la tête du Mali pour un second mandat de cinq ans. Sauf énorme surprise, l'ancien parachutiste Amadou Toumani Touré, 58 ans, devrait remporter haut la main, dès le premier tour, l'élection présidentielle qui s'est tenue hier dans cette ancienne colonie française. Soutenu par une pléthore de partis, et face à une opposition divisée, celui que les Maliens surnomment affectueusement «ATT» était le grand favori d'une élection sans véritable suspense. Quelques jours après le scrutin controversé au Nigeria, le Mali prouve que sur le continent africain «élection» n'est pas forcément synonyme de «fraude».

Coup de force. L'ancien officier, qui avait pris la tête des putschistes qui ont chassé du pouvoir, en 1991, le dictateur Moussa Traoré, a su gagner ses galons de démocrate auprès des Maliens. Quelques mois après le coup de force, comme il l'avait promis, le militaire s'est en effet sagement retiré du pouvoir... Pour mieux revenir via les urnes dix ans plus tard. Instituteur de formation, reconverti dans l'armée, dont il a rapidement gravi les échelons, ATT s'est depuis illustré comme un tacticien politique hors pair. A Bamako, il a érigé en système de gouvernement le «consensus politique», intégrant au passage un large spectre d'opposants. Associés à la gestion des affaires, ces derniers sont désormais bien en peine de critiquer le «patron» avec une quelconque crédibilité. Même les rebelles touareg qui avaient fait le coup d