Kaboul, Kandahar envoyé spécial
Lorsque Nassima Niazi se rend à Lashkar Gah, la capitale provinciale du Helmand (sud de l'Afghanistan), elle quitte son léger voile en tulle, qui ne cache guère sa chevelure, pour un épais tchadri (le voile afghan qui recouvre le corps et le visage), prend un premier bus de Kaboul à Kandahar et un second jusqu'à la petite ville. Son portable, elle le laisse à Kaboul, et lorsqu'il sonne la personne de confiance qui répond fait croire que la jeune femme est toujours dans la capitale. Si Nassima Niazi se cache ainsi pour se rendre «deux fois par mois», précise-t-elle à Lashkar Gah, au coeur d'une région sous l'emprise des talibans, c'est parce qu'elle en est l'une des parlementaires.
Elle se doit donc d'y être présente, même si elle reconnaît qu'il ne lui est pas possible d'être efficace dans de telles conditions. Une fois dans la ville, contrôlée par les forces britanniques, où elle se sent «comme dans une prison», elle s'inquiète d'être suivie, ce qui l'incite à changer régulièrement de tchadri. Sachant qu'elle serait exécutée par les talibans si elle était découverte, se décrit-elle comme courageuse, voire téméraire ? «Non, je suis obligée d'agir ainsi. Et un proverbe afghan dit que l'on ne peut pas se prétendre vaillant si l'on est obligé de l'être.» «Hier, ajoute-t-elle, mon beau-père est mort, mais il m'a été impossible d'aller à son enterrement. Je n'avais aucun moyen de m'y rendre rapidement.» Pas moyen non p