La Turquie s'achemine vers des élections anticipées alors que le bras de fer politique entre l'AKP, le parti au pouvoir issu du mouvement islamiste, et le camp laïc continue. La Cour constitutionnelle a accepté hier le recours de l'opposition de gauche réclamant l'annulation du premier tour de l'élection présidentielle à l'Assemblée nationale. Les juges ont estimé qu'il fallait la présence d'au moins les deux tiers des députés, soit 367 sur 550. L'AKP ne dispose que de 353 sièges (avec 34 % des voix aux élections de 2002). Le porte-parole du gouvernement, Cemil Cicek, a néanmoins annoncé que le parti avait décidé de tenir un nouveau tour de scrutin aujourd'hui pour tenter de faire élire le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül. L'opposition de gauche du CHP (Parti républicain du peuple) boycotte l'élection, estimant qu'avec la présidence de la République, l'AKP occuperait les trois principales charges de l'Etat et pourrait mener une islamisation des institutions de la République laïque et jacobine créée par Mustafa Kemal sur les décombres de l'Empire ottoman. L'armée a lancé une mise en garde vendredi, accusant l'AKP de ne pas défendre les principes laïcs et rappelé qu'elle était prête à le faire elle-même. Plus d'un million de personnes ont aussi manifesté dimanche à Istanbul pour défendre la laïcité aux cris de «Ni charia, ni coup d'Etat». Si le blocage de la procédure d'élection du président persiste, une dissolution de la Chambre sera inévitable. Le gouve
Le gouvernement turc prêt à se dissoudre
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par Marc Semo
publié le 2 mai 2007 à 7h31
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