Les Turcs iront donc aux urnes pour élire une nouvelle assemblée nationale. Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, a annoncé qu’il demanderait aujourd’hui au Parlement d’autoriser la tenue d’élections législatives anticipées le 24 juin ou le 1er juillet pour tenter de sortir de la crise politique.
«Notre système parlementaire a été bloqué (…), nous allons rapidement nous tourner vers le peuple, c'est lui qui prendra les meilleures décisions» a lancé à la télévision le leader de l'AKP, le parti au pouvoir, qui se présente comme «conservateur» mais qui est accusé de fondamentalisme islamique par ses adversaires du camps laïc.
Recep Tayyip Erdogan a aussi directement visé l'armée, clamant «qu'en démocratie, il n'y a pas de meilleur moyen pour s'adresser au gouvernement que de voter». Les militaires qui se posent en gardiens de la laïcité républicaine avaient fait part vendredi dans la nuit au travers d'un mémorandum de leur «inquiétude», alimentant les rumeurs d'une éventuelle intervention.
Le camp laïc s'était mobilisé dimanche à Istanbul dans les rues regroupant plus d'un million de manifestants aux cris de «ni charia, ni coup d'Etat». La plupart estiment en effet que les pressions de l'armée sont contre-productives et inutiles alors que la société montre sa force. Et en outre les institutions républicaines fonctionnent.
Mardi, la Cour constitutionnelle, saisie par l’opposition laïque, avait invalidé le p