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Libération

Darfour : deux mandats d'arrêt contre Khartoum

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La Cour pénale internationale recherche un ministre et un chef de milice soudanais.
publié le 3 mai 2007 à 7h33

La décision remonte à la semaine dernière mais elle n'a été officialisée qu'hier. La Cour pénale internationale (CPI) a émis ses deux premiers mandats d'arrêts contre des responsables présumés des massacres au Darfour, qui ont causé 200 000 morts depuis 2003, selon l'ONU, 10 000 selon le gouvernement soudanais. Ils visent Ahmed Haroun, ex-secrétaire d'Etat à l'Intérieur et actuel secrétaire d'Etat aux Affaires humanitaires dans le gouvernement soudanais, ainsi que Ali Kosheib ­ de son vrai nom Ali Mohamed Ali ­, un chef de milice arabe. Les deux hommes avaient déjà été accusés, en février, de 51 chefs de «crimes de guerre et crimes contre l'humanité» par le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo.

Les juges avaient le choix entre réclamer les accusés au Soudan, qui n'a pas ratifié le traité de Rome reconnaissant la CPI, ou lancer des mandats d'arrêts internationaux. Khartoum ayant annoncé à plusieurs reprises, ces dernières semaines, qu'il n'était pas question de livrer qui que ce soit à la CPI, les juges ont opté pour la seconde solution. Ce qui revient de facto à interdire tout déplacement à l'étranger à Ahmed Haroun et à Ali Kosheib. «En tant qu'Etat territorial, le Soudan est tenu, sur le plan juridique, d'arrêter Ahmed Haroun et Ali Kosheib», a rappelé le procureur. Sur le dossier du Darfour, la CPI a été saisie par le Conseil de sécurité de l'ONU, une première dans son histoire.

Il y a peu de chances qu'Ahmed Haroun et Ali Kosheib se retrouvent derriè