Les couteaux sont sortis. Ehud Olmert est désormais lâché par sa garde rapprochée. Hier, Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, a demandé la démission de son Premier ministre, gravement mis en cause, par un rapport publié lundi, dans sa gestion catastrophique de la guerre du Liban de l'été dernier. Le sort d'Olmert, dont la popularité était déjà au plus bas, ne semble plus tenir qu'à un fil. Tzipi Livni, qui l'a rencontré hier, a déclaré à sa sortie : «Je lui ai dit que la démission était la bonne mesure à prendre.» Ajoutant dans la foulée qu'elle se portait candidate à la direction de leur parti centriste, Kadima.
Tzipi Livni, épargnée par le rapport Winograd, a décidé de tenter un coup de force pour éviter des élections, souhaitées par une majorité d'Israéliens, qui verraient une victoire du Likoud, son rival de droite. A 48 ans, cette juriste, ancienne du Mossad, est souvent présentée comme l'héritière d'Ariel Sharon, l'ancien Premier ministre fondateur de Kadima, plongé dans le coma depuis seize mois. Issue de l'extrême droite nationaliste, Livni s'est convertie aux côtés du vieux général à un pragmatisme musclé et a soigné sa stature internationale en multipliant les rencontres avec Condoleezza Rice et les responsables palestiniens.
Fragile coalition. Autre coup dur pour Olmert, Avigdor Itzchaky, le chef du groupe parlementaire de Kadima, a annoncé hier qu'il quittait son poste pour protester contre son refus de démissionner. Toute la journée