Moscou de notre correspondante
De superbes vestes en jean ont été distribuées, des casquettes rouges et des drapeaux... Une tente Internet et une autre pour les briefings «idéologiques» ont été dressées, une buvette, des braseros pour se réchauffer... Depuis une semaine, les jeunesses pro-Poutine du mouvement Nachi («les nôtres», en français) ou de la «Jeune garde» campent devant l'ambassade d'Estonie à Moscou, pour protester contre le déplacement d'un monument soviétique au centre de Tallinn. Hier, le siège semblait parfaitement organisé par les autorités russes. Tentes, sacs de couchage pour tenir la nuit, musique et activités théâtrales pour se distraire le jour : toutes les «techniques» des révolutions «démocratiques» que Moscou avait tellement critiquées en Ukraine ou en Géorgie sont cette fois reprises au service de la nouvelle diplomatie russe. Sous protection de la police, les diplomates estoniens peuvent tout de même entrer et sortir. Mais, mercredi, l'ambassadrice a été poursuivie dans Moscou par des militants de Nachi et, dans la nuit de mercredi à jeudi, des pierres ont été jetées sur la façade.
«Nous resterons là jusqu'à ce que l'Estonie présente ses excuses et remette le monument à sa place !» expliquait hier Andreï Kojevnikov, 21 ans, «commissaire» de Nachi pour la ville de Kalouga, à 170 kilomètres de Moscou. Il est venu camper devant l'ambassade avec un groupe de 26 activistes de sa région. «Sinon nous démonterons l'ambassade de cet Etat fasci