Tel-Aviv envoyée spéciale
«Mes trois garçons qui ont été envoyés au Liban l'été dernier ont tournicoté sans but, obéissant à des ordres contradictoires», explique Ilit Eitam, mère de huit enfants, dans ses vêtements amples malgré la chaleur de Tel-Aviv. «En politique, c'est pareil. Nos leaders sont faibles, ils tournicotent, ils sont incapables de définir des objectifs pour le pays. Leur ego démesuré les empêche de tirer les leçons de leurs erreurs et de démissionner. La seule façon de les y forcer c'est de descendre dans la rue», dit-elle.
Appartenant à la mouvance sioniste-religieuse (droite nationaliste), Ilit, qui vit sur plateau du Golan, s'est spécialement rendue à Tel-Aviv pour manifester contre le maintien au pouvoir du Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et de son ministre de la Défense, Amir Peretz, après la publication lundi d'un rapport accablant sur leur gestion de la guerre de l'été dernier contre le Hezbollah.
Plus de 100 000 personnes selon la police, 200 000 selon les organisateurs, se sont rassemblées hier soir place Yitzhak- Rabin (du nom de l'ex-Premier ministre tué en 1995), dans le centre de Tel-Aviv à l'appel de plusieurs organisations : des réservistes, des familles de soldats tués durant la dernière guerre du Liban, des étudiants, le Mouvement pour la bonne gouvernance et des artistes.
La manifestation ne restera certainement pas dans les annales pour le nombre de manifestants : de précédents rassemblements sur la même place avaient at