Menu
Libération
Reportage

Mogadiscio, le lent retour des déplacés

Article réservé aux abonnés
Dans la capitale somalienne, le gouvernement entend montrer que la paix est rétablie.
publié le 4 mai 2007 à 7h34

Mogadiscio envoyée spéciale

Une femme marche, en tenant son bébé dans les bras. Derrière elle, un homme pousse péniblement une charrette de laquelle dépassent un matelas usé et des nattes. Le long de la «route industrielle» («industrial road», comme on l'appelle à Mogadiscio), des tanks rouillés de l'ancienne armée de Siyad Barré (déposé en 1991) jonchent le sol. Des murs de sable se sont effondrés, vestiges des barrages édifiés dans les quartiers sud de Mogadiscio par ceux que l'on appelle «les insurgés» et qui ont lutté contre les troupes éthiopiennes pendant plusieurs semaines lors de combats extrêmement violents.

Dans la capitale somalienne à moitié vide, les habitants commencent lentement à revenir. Certains, qui s'étaient réfugiés à plusieurs dizaines de kilomètres de là, dans la brousse, utilisent les camions taxis. Une Toyota défoncée dont le toit croule sous les bagages s'aventure dans un chemin de terre, bordé de maisons détruites, criblées de balles ou de tirs d'obus. Les commerces sont fermés, les portes de nombreuses maisons verrouillées, signalant que le quartier a été presque entièrement déserté.

Revanche. Près du stade de Mogadiscio, dans la partie nord-ouest de la ville, les affrontements ont été les plus intenses. «Vous voyez ces anciens bâtiments officiels ? interroge un habitant. Ils servaient de base aux insurgés, qui tiraient depuis les étages sur le stade, un des quartiers généraux éthiopiens. Je me souviens d'un jour où, pris entr