Bogotá de notre correspondant
Semaine après semaine, la Colombie découvre les victimes de ses paramilitaires d'extrême droite au fond des fosses communes. Ces dix derniers jours, la justice a exhumé au total 211 cadavres dans le seul département du Putumayo, frontalier avec l'Equateur. Cette zone amazonienne, productrice de coca, avait fait l'objet à partir de 1998 d'une lutte sans merci entre, d'un côté, les miliciens des Autodéfenses unies de Colombie (AUC) groupes paramilitaires antiguérilla et, de l'autre, leurs ennemis marxistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Les paramilitaires des AUC ont utilisé une méthode éprouvée dans de nombreuses autres régions : l'assassinat et la torture de civils, avec, parfois, la bienveillance des autorités. Avec des réponses impitoyables des Farc : certains corps retrouvés, a affirmé le procureur Mario Iguarán, sont d'ailleurs des victimes de la guérilla.
La plupart des fosses communes ont cependant été retrouvées grâce aux aveux d'anciens combattants des AUC, «démobilisés» après l'adoption d'une loi qui leur accorde des peines clémentes en échange de confessions complètes. Leurs récits ont permis jusqu'ici de retrouver près d'un millier de corps dans tout le pays. Lors d'une des plus récentes découvertes, Mario Iguarán a pleuré devant les restes de cinq enfants, enterrés à côté de 52 autres victimes des AUC.
Souvent, les corps sont démembrés ou présentent des signes de tortures. «Les paramilitaires avaient des rites pou