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Libération

La Suède propose l'IVG pour tous

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Une réforme controversée vise à permettre aux étrangères d'avorter dans le royaume.
publié le 8 mai 2007 à 7h39

Scandinavie de notre correspondante

C'est un drôle de débat qui se tient actuellement en Suède. Qui aurait pu deviner que le leader du Parti chrétien-démocrate serait un jour accusé de vouloir faire du royaume «le paradis de l'avortement» ? Pourtant, depuis qu'il a proposé d'autoriser les femmes étrangères à avorter en Suède, le ministre des Affaires socia les, Göran Hägglund, n'en finit plus d'essuyer les critiques venant des rangs mêmes de son mouvement. Une mobilisation pour le moins anachronique dans un pays qui dispose de l'une des législations sur l'IVG les plus libérales d'Europe.

Effets limités. Depuis 1975, la Suède autorise la pratique de l'avortement sans aucune restriction, pendant les dix-huit premières semaines d'aménorrhée (douze semaines en France). Mais jusqu'à présent, seules les Suédoises et les femmes vivant sur le territoire national pouvaient y avoir recours. Les partisans de la loi estiment que ses effets seront limités. Essentiellement parce que les femmes n'attendent généralement pas le dernier moment pour pratiquer une IVG, que le voyage en Suède coûte cher et que les patientes étrangères devront payer de leur poche l'intervention. En outre, la Pologne est le seul pays voisin de la Suède à interdire l'avortement. «La réforme devrait surtout profiter aux Polonaises qui ont de l'argent et auraient de toute façon subi une IVG chez elles dans l'illégalité», selon Lena Lennerhed, présidente de l'Association suédoise pour l'éducation sexuelle