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Libération

Timor-Oriental : le scrutin à l'épreuve des gangs

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publié le 8 mai 2007 à 7h39

Dili (Timor-Oriental) envoyé spécial

Des graffitis ­ «Seven is best», «7-7» ­ indiquent que l'on pénètre sur le territoire d'un de ces groupes adeptes des arts martiaux qui tiennent Dili, la capitale du Timor-Oriental. Des combats fratricides entre ces gangs avaient fait 37 morts le printemps dernier.

Une série de compartiments sans portes ni fenêtres. Un coq qui s'époumone au sommet d'un sofa crevé. Une fillette qui court, mi-nue, dans la poussière. C'est le quartier général de la section locale du groupe Seven. Muruk, le chef local, est méfiant. Cheveux ras et mine patibulaire, il rechigne à répondre, dit qu'il faut parler au «big boss». Tout juste lâche-t-il que Seven est «neutre» dans la compétition électorale qui va décider, demain, du nouveau chef d'Etat du Timor.

«Fraternité». L'objectif du groupe, qui pratique un art martial «purement timorais», est, précise-t-il, d'apprendre aux membres à «se défendre eux-mêmes puis à défendre le pays». D'un commun accord avec les autorités, une vingtaine de groupes a suspendu ses entraînements pendant la période électorale afin d'éviter les provocations. D'autres gangs, comme PSHT, acronyme indonésien que l'on peut traduire par «les coeurs purs», se montrent plus diserts. Assis à une table face au portail de sa maison, Protásio de Jesus, le vice-président de PHST, consent à expliquer les différentes étapes que doivent franchir les membres pour devenir «wargas» ou leaders, selon un syst