Après plusieurs semaines de manifestations et contre-manifestations, l'Ukraine est sur le point de trouver une solution à sa crise de cohabitation. Le Premier ministre prorusse, Viktor Ianoukovitch, qui s'opposait à la décision de son éternel rival, le président pro-occidental Viktor Iouchtchenko, de dissoudre le Parlement a finalement accepté, à la surprise générale, le principe de tenir des élections législatives anticipées. Pâle imitation de la révolution orange qui avait porté Iouchtchenko au pouvoir en 2004, les tentes, cette fois dressées par les partisans des deux camps au centre de Kiev, ont disparu aussi rapidement qu'elles avaient été montées.
Ordre dispersé. Ce nouveau scrutin a peu de chances de changer la donne dans un pays divisé par l'histoire et la langue (ukrainophones à l'Ouest et au Centre et russophones à l'Est et au Sud). Selon un sondage de l'institut FOM, cité hier par l'agence Interfax, le Parti des régions de Ianoukovitch pourrait emporter 30 % des voix dans un scrutin anticipé, soit autant que tous les anciens alliés de la révolution orange. Ces derniers se présenteront, comme en 2006, en ordre dispersé. L'ex-Premier ministre, Ioulia Timochenko, l'égérie de la révolution orange, a fait savoir que les partis qui soutiennent Iouchtchenko constitueront des listes séparées. Les deux Viktor, en conflit depuis la présidentielle de 2004, avaient dû s'allier à l'automne 2006 alors que des législatives s'étaient achevées, quelques mois plus tôt, sans majorit