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Libération

Mogadiscio reconstitue une police de bric et de broc

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publié le 10 mai 2007 à 7h41

Mogadiscio envoyée spéciale

Ils sont environ 300, au milieu d'une cour cernée de bâtiments militaires délabrés. Hommes et femmes arborent des uniformes kaki, beiges, ou des vêtements civils, la tête parfois recouverte d'un képi. Sous un soleil de plomb, ils se tiennent au garde-à-vous, devant le commandement de la nouvelle police de Mogadiscio. A côté du drapeau somalien, étoile blanche sur fond bleu, flotte celui de la police, une antilope entourée d'une couronne de laurier. Une fanfare entame un refrain militaire, légèrement cacophonique. Ce jour-là, les autorités inaugurent un des camps d'entraînement de la police, à une vingtaine de kilomètres de Mogadiscio.

Mémoires. La cérémonie est censée marquer le premier pas dans l'établissement de forces régulières et d'un Etat de droit en Somalie, ravagé par la guerre civile depuis seize ans. Après avoir vaincu les Tribunaux islamiques en décembre dernier, avec le soutien décisif de l'armée éthiopienne, le gouvernement de transition somalien (TFG), formé en 2004, ambitionne d'effacer des mémoires les terribles combats qui ont dévasté la capitale en avril et cessé il y a dix jours, lorsque les troupes éthiopiennes ont défait les «insurgés». Environ 2 000 civils ont été tués dans des affrontements, les plus violents depuis quinze ans, poussant la moitié de la population à fuir Mogadiscio.

«Votre tâche est immense», déclare le nouveau chef de la police devant ses nouvelles recrues, pour la plupart d'anciens policiers sous Siad B