Menu
Libération
Interview

Urmas Paet, ministre estonien des Affaires étrangères

Article réservé aux abonnés
Les relations avec la Russie traversent une crise après le déplacement d'une statue d'un soldat de l'ex-Armée rouge du centre de Tallinn. Quelques centaines de membres de la minorité russe d'Estonie se sont recueillis hier devant le monument.
publié le 10 mai 2007 à 7h42

La réaction russe vous a surpris ?

Pas vraiment. Depuis un certain temps, la Russie définit sa politique étrangère sur la base de la confrontation. Elle utilise des sujets comme le nucléaire iranien, la politique intérieure de certaines anciennes républiques soviétiques ou la question énergétique pour multiplier les attaques contre des pays comme la Pologne, la Géorgie, l'Ukraine ou les pays baltes. Ce qui m'a étonné, par contre, c'est la violence de ces réactions. La Russie a toléré pendant une semaine des violations contre l'ambassade d'Estonie en violation de la convention de Vienne. Et puis, pour la première fois, la Russie s'en est prise aux sites Internet de plusieurs de nos institutions. Nos experts ont confirmé que les attaques cybernétiques qui avaient été lancées la semaine dernière émanaient d'ordinateurs de l'administration russe. Un certain nombre de leaders russes n'ont toujours pas accepté que des pays comme l'Estonie ne soient plus sous la domination russe.

Que pensez-vous de la réaction européenne ?

Je suis satisfait. Mais, à vrai dire, la Russie a elle-même beaucoup aidé au rapprochement des pays membres de l'Union européenne en agissant comme elle le fait. La crise en Ukraine a ouvert les yeux des Européens.

Comment envisagez-vous l'avenir des relations russo-estoniennes ?

La balle est dans le camp de la Russie. Nous sommes prêts à tenter un rapprochement. Mais, sans effort de la part de Moscou, rien ne sera possible. Cependant, je ne me fais guère d'illusion.