São Paulo de notre correspondante
Officiellement, pas un mot sur l'avortement : la rencontre, hier, entre Benoît XVI et le président brésilien, Lula, lors du premier voyage du pape en Amérique latine jusqu'à dimanche a surtout consisté à éviter le sujet qui fâche. «Il n'y a pas eu un mot d'échangé sur l'avortement, a juré l'ambassadrice du Brésil auprès du Saint-Siège, Vera Machado, qui faisait partie du voyage. L'atmosphère de la réunion reflétait une grande harmonie.» Pourtant, avant son arrivée, mercredi soir, Benoît XVI avait martelé le veto de l'Eglise catholique sur l'IVG, appelant au «respect de la vie».
Foudres. Car le Brésil aussi se pose la question de la dépénalisation. Le ministre de la Santé, José Gomes Temporão, l'a défendue, récemment, et a proposé un référendum sur la question. Cette position a déchaîné les foudres de la hiérarchie de l'Eglise brésilienne. «Un référendum sur le droit de tuer, c'est absurde», a lâché Mgr Odilo Scherer, l'archevêque de São Paulo. Le projet de référendum devra surmonter encore bien des obstacles, notamment au parlement, mais aussi au sein du gouvernement.
En avril, et malgré l'opposition de l'épiscopat mexicain, le parlement de la ville de Mexico (8 millions d'habitants) a dépénalisé l'IVG. Après cette défaite de l'Eglise, la défense du «droit à la vie» s'est imposée comme l'un des principaux messages que le chef de l'Eglise catholique souhaite transmettre à une Amérique latine où le tabou sur