Pour le Vatican, qui tente depuis longtemps d'enrayer la perte d'influence du catholicisme en Amérique latine, le vote des députés du gouvernement autonome du district fédéral de Mexico, le 24 avril, a fait l'effet d'une bombe. La gauche mexicaine du Parti révolutionnaire démocratique qui gouverne la capitale depuis sept ans a fait adopter, après des mois de débats, de manifestations et contre-manifestations, la dépénalisation totale de l'avortement jusqu'à douze semaines de grossesse. Une quasi-première en Amérique latine où, sauf à Cuba et en Guyana, l'IVG est soit totalement prohibée, soit autorisée dans quelques cas particuliers viol, danger pour la santé physique de la mère... Imprégnée de catholicisme mais aussi, de plus en plus, influencée parfois par les Eglises évangéliques, la classe politique latino-américaine avait jusqu'à présent soigneusement évacué le débat. Le Nicaragua a même récemment réussi le tour de force d'un retour en arrière : avant même son élection à la présidence, en novembre, l'ex-guérillero castriste Daniel Ortega, allié avec la droite du Parti libéral, soutenu par l'Eglise et les évangélistes, a fait supprimer toute possibilité d'IVG même en cas de danger pour la vie de la mère, comme l'autorisait jusqu'alors et depuis un siècle la loi nicaraguayenne. Il a même utilisé cette réforme comme argument électoral. Car les opinions publiques suivent souvent leVatican...
Cependant, le travail des ONG et des associations de femmes, fait peu à peu prog