C'est la première réelle victoire dont peuvent se prévaloir les forces de l'Otan depuis le retour en force des talibans sur la scène afghane. Commandant en chef opérationnel des «étudiants en religion» dans le sud du pays, mollah Dadullah Akhund a été tué samedi soir dans la province de Helmand où une grande offensive des forces alliées et afghanes est actuellement en cours. Sa cruauté, sa sauvagerie, son fanatisme, son goût aussi pour la publicité macabre lui avaient valu d'être surnommé le «Zarqaoui d'Afghanistan», en référence au chef d'Al-Qaeda en Irak, tué l'an dernier par un raid aérien américain.
Ce religieux unijambiste il avait été blessé en combattant contre l'armée soviétique dans les années 80 avait d'ailleurs fait beaucoup pour appliquer dans son propre pays les méthodes du terroriste jordanien, multipliant les attentats- suicides, les prises d'otages de ressortissants étrangers. En décembre, il avait menacé de décapiter tous ceux qui, au sein de son mouvement, accepteraient de discuter d'une trêve avec le gouvernement de Kaboul. Dans un communiqué, le ministère afghan de l'Intérieur a précisé que Dadullah a été tué lors d'un affrontement. Les services secrets pakistanais ont donné une version différente : selon eux, il a péri vendredi soir lors d'une frappe aérienne.
Publicité. Même si les chefs militaires ne manquent pas au sein des talibans, sa mort est pour eux un important revers. Mollah Dadullah, qui était âgé d'environ 40 ans, était l'un des dix