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Libération

La croisade décomplexée de l'Eglise italienne

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publié le 14 mai 2007 à 7h45

Rome de notre correspondant

«Don Camillo a gagné» : titrait hier euphorique le quotidien de droite Libero évoquant le célèbre curé émilien incarné à l'écran par Fernandel en conflit permanent avec le communiste Peppone. La victoire du Vatican est en effet évidente au lendemain de la manifestation monstre organisée samedi à Rome par les associations catholiques, en «défense de la famille» et contre les Dico, sorte de Pacs à l'italienne. Alors que le pape Benoît XVI est en voyage au Brésil, la hiérarchie catholique est restée relativement discrète. Mgr Rino Fisichella, recteur de l'université pontificale a néanmoins souligné : «la manifestation a fait comprendre que l'Eglise ne bénéfice pas seulement du consensus du peuple italien, mais aussi de sa confiance». Point d'orgue de la mobilisation contre les unions civiles homosexuelles, le «family day» avec ses centaines de milliers de participants réunis devant la basilique Saint-Jean-de-Latran a en tout cas été une véritable démonstration de force du camp catholique. D'autant qu'à quelques kilomètres de là, le rassemblement antagoniste «courage laïque» convoqué sur la place Navone n'a recueilli l'adhésion que d'un peu plus de trois mille personnes.

Menaces. Après avoir subi une série de défaites dans la plupart des autres pays européens, l'Eglise catholique garde ses positions en Italie où la pratique religieuse reste forte. Déjà, en juin 2005 la mobilisation des paroisses avait empêché l'adoption d'un