Pékin de notre correspondante
Dix minutes, c'est le temps qu'il a fallu pour effacer l'inimaginable de la place Tiananmen. Il était 18 h 55, samedi, lorsque de petites flammes ont léché le menton du Grand Timonier dont le portrait géant trône à l'entrée de la Cité interdite. «J'arrivais par hasard en taxi quand j'ai vu les flammes et de la fumée grise à 200 mètres», raconte Alexis, un jeune touriste français. «Le temps d'arriver devant le portrait, l'espace était dégagé et le feu avait été éteint. Le taxi s'est arrêté 300 mètres plus loin, je suis revenu en arrière mais j'ai été bloqué par des dizaines de policiers et de militaires qui faisaient refluer la foule à toute allure. En quatre ou cinq minutes, l'espace avait été dégagé et je n'ai pas pu m'approcher. J'ai alors repris un taxi, mais pendant que nous faisions le tour de la place, une grue est arrivée et des ouvriers ont effacé les traces.» La place est restée bloquée quelque temps, puis tout est presque revenu à la normale.
Hôpital psychiatrique. Le gouvernement et les policiers du commissariat de Tiananmen se sont d'abord refusés à tout commentaire, malgré la présence de plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux touristes étrangers, lors de l'incident. Quelques heures plus tard, Chine nouvelle, l'agence de presse officielle chinoise, a déclaré que la police détenait le présumé coupable, qui aurait lancé un engin incendiaire sur l'icône : Gu Haiou, un chômeur de 35 ans, originaire de Urumqi, capi