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Interview

Faustino Teixeira : «L'Eglise catholique s'éloigne des exigences de notre temps»

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Faustino Teixeira, professeur de théologie, fait un bilan critique de la visite du pape au Brésil :
par Chantal Rayes, São Paulo de notre correspondante
publié le 15 mai 2007 à 7h46
(mis à jour le 15 mai 2007 à 7h46)

Le pape Benoît XVI a achevé dimanche sa visite de cinq jours au Brésil, le plus grand pays catholique au monde. Avant de regagner Rome, le pape a inauguré la 5e conférence de l'épiscopat d'Amérique latine, censée donner un nouvel élan à une Eglise sévèrement défiée par le pentecôtisme, en particulier au Brésil. Dans son discours, Benoît XVI a répété que la place de l'Eglise était auprès des pauvres, mais a condamné son engagement politique, alors que le clergé régional reste influencé par la théologie de la libération. Proche de cette doctrine, Faustino Teixeira, professeur de théologie à l'université fédérale de Juiz de Fora (Etat du Minas Gerais), dresse le bilan de la visite papale.

Quelle impression laisse Benoît XVI ?

Il a été plus souriant qu'à Rome, mais il a montré que le cardinal Ratzinger n'a pas changé. Le pape est venu dans une perspective de restauration de l'Eglise et de croisade évangélisatrice. Il a voulu réaffirmer les piliers de l'identité catholique, menacée selon lui par la modernité, le relativisme et le laïcisme. Il craint d'ailleurs la laïcisation de la région [où vitprès d'un catholique sur deux, ndlr] avec l'arrivée de la gauche au pouvoir dans plusieurs pays.

Le pape impute le péril de la sécularisation et de l'essor des pentecôtistes, son autre inquiétude, à une évangélisation insuffisante et appelle donc à son perfectionnement. Pour lui, l'évangélisation ne doit pas se limiter à promouvoir les valeurs humaines. Elle