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Libération

Brésil : justice pour une militante des droits humains

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Le commanditaire de l'assassinat d'une missionnaire a écopé de trente ans de prison.
publié le 17 mai 2007 à 7h48

São Paulo de notre correspondante

Pour les défenseurs des droits de l'homme brésiliens, c'est un verdict «historique». L'éleveur Vitalmiro Bastos de Moura a été reconnu coupable, mardi, d'avoir commandité l'assassinat de Dorothy Stang, missionnaire américaine et militante des droits de l'homme, abattue de six balles en pleine forêt amazonienne le 12 février 2005. Un jury populaire l'a condamné à trente ans de prison, la peine maximale au Brésil. Les jurés ont estimé que l'âge de la victime, 73 ans, était un facteur aggravant.

Tueurs à gage. Venus des Etats-Unis pour le procès, les frères de Dorothy Stang se sont félicités du verdict : «C'est la société tout entière qui voit que justice a été faite au Brésil.» Ils ont cependant rappelé que le coupeur de bois Regivaldo Galvão, accusé d'être le deuxième commanditaire du crime, lui, n'a toujours pas été jugé. L'un des frères a même insinué que la police n'a pas enquêté sur l'existence possible d'autres commanditaires, pointée par un rapport du sénat brésilien. De leur côté, les deux tueurs à gages, qui s'étaient vus promettre 19 000 euros pour tuer la missionnaire, ont été jugés il y a deux ans. L'homme qui a tiré sur la religieuse et son complice ont été respectivement condamnés à vingt-sept et dix-sept ans de prison. Le tueur, Rayfran das Neves, avait affirmé dans ses premières dépositions que Vitalmiro Bastos de Moura lui avait donné l'arme utilisée pour assassiner Stang. Il était par la suite revenu sur ses décl