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Libération

A Moscou, Poutine remarie les églises orthodoxes

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Anticommuniste, l'Eglise russe hors frontières s'était séparée du patriarcat de Moscou dans les années 20.
publié le 18 mai 2007 à 7h50

Moscou de notre correspondante

L'un était en grande cape verte, l'autre en cape bleu ciel, glissant sur le marbre de la cathédrale moscovite du Christ-Sauveur. Le patriarche russe Alexis II et le métropolite Lavr, archevêque de l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger, ont scellé hier la réunification «historique» de leurs maisons au cours d'une cérémonie à grand spectacle. Vladimir Poutine, qui a beaucoup oeuvré à la réconciliation de ces deux églises, était présent pour bénir cette union. Dans la Russie «démocratique» d'aujourd'hui, les églises n'ont plus de raison de rester divisées, s'est félicité le Président, parlant d'un pas essentiel vers «la restauration de l'unité perdue de tout le monde russe».

«Patriotiques». Fondée dans les années 20 par des émigrés fuyant les persécutions communistes, l'Eglise russe hors frontières était, jusqu'à tout récemment, très hostile au patriarcat de Moscou, coupable de s'être «soumis» au régime bolchevique. Il fut en effet longtemps sous le contrôle étroit du KGB, les services de renseignement soviétiques. L'actuel patriarche, Alexis II, est lui-même connu pour ses liens passés avec le KGB, et le fait que cette réconciliation ait été scellée en présence de Poutine, ancien des services de renseignement, ne manque pas de piquant. L'Eglise en exil, qui était très réticente à cette union, s'est finalement laissée convaincre par les arguments «patriotiques» du président russe et la promesse de garder la libre gestion de ses