Menu
Libération

Quetta au Pakistan, ville ouverte... pour les talibans

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 2007 à 7h50

Quetta (Pakistan) envoyée spéciale

Habibullah gît sur un lit d'hôpital, une jambe en lambeau et un bras à moitié arraché. Le jeune Afghan, installé à Quetta, près de la frontière, était parti avec son frère en Afghanistan pour travailler à la récolte de l'opium. Là-bas, dans la province du Helmand, contrôlée par les barons de la drogue et les talibans, ils ont été bombardés par les forces occidentales. «Mon frère est mort sur le coup. Moi, mon oncle est venu me chercher, raconte-t-il. Il a réussi à me ramener au Pakistan.»

«Guerre sainte». A Quetta, ce sont aussi des talibans, blessés lors d'affrontements récents avec les troupes de l'Otan et les Américains, qui sont soignés dans certains hôpitaux de la ville. Plusieurs raids de la police ont pourtant eu lieu l'an dernier, notamment dans un centre médical financé par une famille venue du Helmand, qui accueillait les jihadistes. Des cadavres d'hommes morts en Afghanistan sont aussi enterrés au Pakistan, avec tous les honneurs dus aux martyrs de la «guerre sainte».

La jeunesse locale est toujours attirée dans les filets des réseaux de combattants. Un garçon de 12 ans, rencontré à Quetta, racontait que son cousin avait été tué en Afghanistan le mois dernier par les bombes américaines. «Il a été envoyé là-bas par un mollah du quartier qui dirige une madrassa. Ce mollah donne de l'argent aux jeunes pour aller se battre. Moi, je voudrais aussi faire le jihad contre les Américains, pour venger mon cousin et parce que