Le Quai d'Orsay et la fille d'Ingrid Betancourt ont vivement réagi, vendredi soir, après la déclaration du Président colombien Alvaro Uribe, qui a ordonné aux responsables de l'armée de «libérer par les moyens militaires» l'otage franco-colombienne. «Messieurs les généraux, nous allons libérer Ingrid Betancourt et les trois Américains», a déclaré le Président Uribe au cours d'une cérémonie en présence de hauts responsables de la police et de l'armée : «Les Farc [Forces armées révolutionnaires de Colombie] ne veulent pas d'accord humanitaire, c'est pourquoi nous insistons sur la libération par des moyens militaires.» Cette déclaration intervient après qu'un otage ayant échappé à ses ravisseurs a assuré que la Franco-Colombienne, enlevée par la guérilla des Farc le 23 février 2002, était vivante.
Jeudi soir, Nicolas Sarkozy s'était entretenu au téléphone avec le Président Uribe, et il a reçu vendredi la famille d'Ingrid Betancourt. Selon Mélanie Betancourt, la fille de l'otage, «le Président Sarkozy a dit au Président Uribe à quel point il croyait fermement à une solution négociée et surtout pas à une libération par la force qui, on le sait, est un échec».
Le ministère des Affaires étrangères a de son côté rappelé que Paris reste «opposé à une action militaire» pour libérer Ingrid Betancourt. «Nous vérifions la teneur des déclarations prêtées au Président Uribe, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jean-Baptiste