Tripoli et Beyrouth envoyés spéciaux
Scènes de guerre à Tripoli. La deuxième ville du Liban, à l'extrême nord du pays, a été le théâtre hier de très violents combats entre l'armée libanaise et des militants de Fatah al-Islam, une milice islamiste puissamment armée et basée dans le camp palestinien voisin de Nahr al-Bared.
Explosifs. Dans la nuit de samedi à dimanche, les forces de sécurité libanaises ont donné l'assaut contre un immeuble abritant des membres de Fatah al-Islam, soupçonnés de braquages de banques, à Tripoli. En fin d'après-midi, trois hommes du groupuscule restaient retranchés dans des bâtiments du centre-ville. L'armée a tenté à plusieurs reprises de les déloger : en vain, le commando semblait équipé de ceintures d'explosifs.
Mais c'est au camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, hors de la ville, que les combats les plus durs se sont déroulés. A quatre heures du matin, des hommes de Fatah al-Islam ont attaqué un check-point de l'armée libanaise, qui garde l'entrée du camp, en représailles à la descente de la police. Immédiatement, l'armée libanaise, qui stationne tout autour, a bombardé les positions de Fatah al-Islam, sans toutefois pénétrer dans le camp. Les tirs, parfois à l'arme lourde, se sont poursuivis toute la journée tandis que des renforts blindés de l'armée affluaient vers Tripoli. Les combats, très violents, auraient fait au moins trente morts dont quinze soldats, quatorze islamistes et un civil.
Selon une source interne au camp palestinien,