Mexico de notre correspondante
Le Mexique vient de vivre la semaine la plus sanglante de son histoire civile. Du 12 au 18 mai, 75 personnes ont été tuées dans la guerre, commencée il y a plusieurs mois, que se livrent le gouvernement du président Felipe Calderón (droite), au pouvoir depuis le 1er décembre, et les cartels de la drogue. Depuis le 1er janvier, selon des sources officielles, près de 1 000 personnes sont tombées dans des affrontements de plus en plus violents.
Le pic a été atteint mercredi 16 mai dans l'Etat de Sonora, lorsqu'une cinquantaine de tueurs du cartel du Golfe ont semé la terreur dans la petite ville de Cananea, à 30 kilomètres de l'Arizona. A bord d'une quinzaine de véhicules blindés aux vitres teintées, fortement armés, ils ont investi la ville, cherchant des policiers locaux «qui les auraient trahis» a déclaré le gouverneur de l'Etat. Il n'est pas rare, au Mexique, que la police soit de mèche avec les cartels. Les chefs de la drogue sont clairs : «Une balle ou de l'argent.» Les fonctionnaires mexicains, dont le salaire n'est pas très élevé et qui craignent pour leur vie, choisissent souvent de fermer les yeux sur les trafics. Mais la trahison se paie cher. L'affrontement de mercredi a duré plus de deux heures. Bilan : 22 morts quinze hommes de main des narcos, cinq policiers, deux civils. Le gouverneur de l'Etat a demandé au Président l'envoi de l'armée pour rétablir le calme. Quelque 200 hommes devaient arriver hier sur place.
Décapita