Menu
Libération

Les assassins de l'ex-Premier ministre serbe lourdement condamnés

Article réservé aux abonnés
Zoran Djindjic, un réformateur honni par les nationalistes était tombé sous les balles d'un sniper en 2003 • Ses assassins écopent de quarante ans de prison • Ses proches déplorent que l'enquête n'ait pas permis de déterminer les commanditaires
par Marc SEMO
publié le 23 mai 2007 à 7h00

C'était le 12 mars 2003, peu avant l'intervention américaine en Irak. Le Premier ministre serbe, Zoran Djindjic, 50 ans, réformateur et pro-européen sort du bâtiment du gouvernement et s'approche de sa voiture. Il est entouré de ses garde-du-corps sur le qui-vive car cet ancien élève du philosophe Jurgen Habermas, bien décidé à rompre l'isolement du pays après les douze ans de régime de Slobodan Milosevic se sait menacé. Brusquement, il s'effondre touché de plusieurs balles tirées par un «sniper» installé dans un immeuble voisin. Mercredi, au terme d'un procès de plus de trois ans, la justice a condamné à la peine maximale de 40 ans de prison les principaux accusés de cet assassinat Milorad «Legija» Ulemek, ex-commandant de la police spéciale et ancien de la Légion étrangère française, ainsique son adjoint, Zvezdan Jovanovic. Huit anciens membres d'une unité spéciale de la police secrète serbe (JSO) appelée les «Bérets rouges» et des figures de la pègre serbe du clan de Zemun ont été condamnés à des peines allant de huit à trente-cinq ans de prison. Cinq des accusés sont toujours en «cavale». «Tout a été préparé par Ulemek. Jovanovic a tiré», a déclaré la présidente de la Cour Nata Mesarevic affirmant que les accusés «avaient prévu de tuer d'abord Djindjic puis d'autres responsables gouvernementaux, afin d'instaurer un climat de peur et d'aider les extrémistes de droite à revenir au pouvoir».

Djindjic avaité été qualifié de traître par les nationa